NOUVEAUX RÉSULTATS RASSURANTS POUR LES PATIENTES ATTEINTES D'UN CANCER DU SEIN ET SOUHAITANT AVOIR UN ENFANT

LA SUSPENSION DU TRAITEMENT HORMONAL POUR TENTER UNE GROSSESSE PEUT ÊTRE ENVISAGÉE – AUCUN RISQUE SUPPLÉMENTAIRE DE RÉCIDIVE APRÈS 5 ANS

Environ 20 % des femmes1 atteintes d'un cancer du sein sont diagnostiquées alors qu’elles sont en âge de procréer et environ un tiers de ces patientes espèrent avoir un jour des enfants biologiques².

Les résultats actualisés de l'étude POSITIVE, avec un suivi médian d'environ 6 ans pour les participantes, ont été présentés hier lors du congrès 2025 de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO). Les premiers résultats avaient déjà montré que l'interruption de l’hormonothérapie chez les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein n'augmente pas le risque de récidive à court terme³. Les données les plus récentes, qui bénéficient désormais d'une période de suivi supplémentaire, montrent que le risque de récidive du cancer n'a pas été affecté par l'interruption du traitement, et que la plupart des participantes à l'étude ont repris leur traitement après l'accouchement et l'allaitement.

Le cancer du sein chez les jeunes femmes

La majorité des jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce souffrent d’une maladie hormonodépendante dite à récepteurs d’oestrogènes positifs (ER+), ce qui signifie que les cellules cancéreuses sont alimentées par leurs propres hormones. Ces femmes reçoivent donc une hormonothérapie destinée à bloquer la production naturelle d’hormones afin de réduire le risque de récidive du cancer. L’hormonothérapie, qui peut être prescrite pendant cinq à dix ans, empêche toute grossesse pendant le traitement, car elle agit sur les ovaires.

POSITIVE, une étude académique d’envergure mondiale

518 femmes âgées de 42 ans ou moins et présentant un désir de grossesse ont participé à l’étude entre décembre 2014 et décembre 2019 et ont accepté de suspendre leur hormonothérapie pendant environ deux ans pour essayer de tomber enceintes. Elles ont également suivi une hormonothérapie adjuvante pendant une période de 18 à 30 mois avant d’interrompre leur traitement. L’étude a suivi des patientes provenant de 116 hôpitaux situés dans 20 pays répartis sur quatre continents.

L'étude est sponsorisée et menée par l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG), une division de l’ETOP-IBCSG Partners Foundation (le sponsor mondial de l’étude), en collaboration avec l’Alliance for Clinical Trials in Oncology (le sponsor nord-américain de l’étude), et avec le Breast International Group (BIG). Le concept de l’étude a été lancé par le groupe de travail dédié à l’hormonothérapie au sein du BIG-NCTN (National Clinical Trials Network), puis développé et coordonné à l’échelle mondiale par l’IBCSG en vue de répondre à cette question essentielle pour les patientes et pourtant sans réponse jusqu'à aujourd'hui.

« BIG est né de la conviction que la collaboration internationale est cruciale pour trouver des réponses aux questions pressantes qui touchent à la recherche sur le cancer du sein. Des études comme POSITIVE sont possibles uniquement grâce aux efforts de plusieurs intervenants, qui collaborent et échangent idées et ressources pour faire une réelle différence dans la vie des personnes atteintes d’un cancer du sein », déclare le professeur David Cameron, président de BIG.

Des nouveaux résultats encourageants

Après un suivi moyen de 6 ans, les chercheurs ont constaté que le pourcentage de femmes participant à l'étude POSITIVE chez lesquelles le cancer du sein était réapparu (12,3 %) était comparable à celui observé lors d'autres études dans lesquelles les participantes n'avaient pas interrompu leur traitement (13,2 %).

Le pourcentage de femmes ayant participé à l'étude POSITIVE qui sont tombées enceintes était élevé (76 %) et comparable aux taux de grossesse dans la population générale. Au total, 440 bébés sont nés pendant l'étude, dont 18 jumeaux. La plupart des participantes à l'étude ont repris leur traitement après l'accouchement et l'allaitement.

Ces nouveaux résultats confirment que l'interruption du traitement hormonal peut être sans danger pour les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein qui souhaitent tomber enceintes. Étant donné que le cancer du sein hormono-sensible peut réapparaître même après de nombreuses années, un suivi à long terme jusqu'en 2029 est prévu afin de déterminer le risque de récidive au fil du temps.

Dr Fedro Peccatori, coinvestigateur de l'étude POSITIVE à l'IBCSG : « C'est une excellente nouvelle pour nos patientes, qui disposent désormais de données plus nombreuses et à plus long terme leur permettant d'interrompre en toute sécurité leur traitement hormonal afin de tenter de tomber enceinte. Après un suivi médian de près de 6 ans, l'intervalle sans cancer du sein à 5 ans dans l'étude POSITIVE n'est pas différent de celui du groupe témoin externe SOFT/TEXT qui n'a pas interrompu le traitement. Il est également important de noter que la plupart des patientes participant à l'étude ont repris le traitement hormonal à un moment donné. De plus, les conditions de grossesse restent excellentes, et la préservation de la fertilité sûre et efficace ».
Professeur Richard Gelber, statisticien principal de l'essai POSITIVE à l'IBCSG : « Les premiers résultats de l'étude POSITIVE, présentés en 2022, ont montré – après un suivi à court terme – qu'il était sans danger pour les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein d'interrompre temporairement leur traitement hormonal anticancéreux afin d'avoir un enfant. Nous disposons désormais de résultats actualisés avec un suivi à plus long terme qui confirment la continuité de la sûreté de cette approche, ce qui est très rassurant tant pour les femmes que pour les professionnels des soins de santé. »

À propos

À propos de l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG)

IBCSG fait partie de l’ETOP IBCSG Partners Foundation et est l’un des principaux groupes mondiaux de recherche sur le cancer du sein. L’IBCSG est à l’avant-garde de la recherche sur l’hormonothérapie et la chimiothérapie combinées, le calendrier et la durée des thérapies adjuvantes, ainsi que la qualité de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein. La dernière génération d’essais cliniques dans le cadre adjuvant porte sur la recherche de traitements sur mesure pour certains sous-groupes de patients. Nous élargissons également nos recherches aux traitements néoadjuvants, à la chimiothérapie et à l’immunothérapie pour les maladies avancées. Outre des essais cliniques, ETOP IBCSG Partners Foundation mène de vastes programmes de recherche translationnelle, d’études de bases de données, de qualité de vie et de méthodologie statistique. L’International Breast Cancer Study Group se consacre à la recherche clinique innovante visant à améliorer le pronostic des femmes atteintes d’un cancer du sein. Des patients et chercheurs de six continents coopèrent et participent à de vastes essais cliniques impliquant des personnes atteintes de cancer du sein. www.etop.ibcsg.org

À propos du Breast International Group

Le Breast International Group (BIG) est une organisation sans but lucratif qui réunit des groupes académiques de recherche contre le cancer du sein provenant du monde entier. Elle est basée à Bruxelles, en Belgique. BIG facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international en stimulant la coopération entre ses membres et d’autres réseaux académiques et en collaborant avec l’industrie pharmaceutique, tout en maintenant son indépendance par rapport à celle-ci. Fondé par des leaders d’opinion européens en 1999, BIG constitue aujourd’hui un réseau de plus de 50 groupes coopératifs provenant d’Europe, du Canada, d’Amérique latine, d’Asie et d’Australasie. Ces entités sont rattachées à plusieurs milliers d’hôpitaux et de centres de recherche spécialisés répartis dans le monde entier.

Financement


L’étude POSITIVE est supportée par l’ETOP IBCSG Partners Foundation (mondialement) et par l’Alliance for Clinical Trials in Oncology (en Amérique du Nord), en collaboration avec Breast International Group (BIG) et ses groupes membres, et le National Clinical Trials Network of the National Cancer Institute. À l’échelle mondiale, l’étude est soutenue financièrement par l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG); Frontier Science and Technology Research Foundation; Southern Europe (Frontier Southern Europe); Rising Tide Foundation for Clinical Cancer Research; Pink Ribbon Switzerland; Swiss Cancer League; San Salvatore Foundation; Swiss Group for Clinical Cancer Research; Clinical Cancer Research Foundation of Eastern Switzerland; Ms Elisabetta Pavesi, Roche Diagnostics International; Verein Bärgüf, Swiss Cancer Foundation; Ms Christine Hafner and Mr Marc Wyss, Piajoh Fondazione di Famiglia; Gruppo Giovani Pazienti “Anna dai Capelli Corti”; et Schweizer Frauenlauf Bern— tous en Suisse; BIG Against Breast Cancer et le Fond Baillet Latour, Nationale loterij/Loterie nationale Belgium; Gateway for Cancer Research and Breast Cancer Research Foundation— tous deux aux Etats-Unis; Fondazione Umberto Veronesi, Italy; C & A, Allemagne; Dutch Cancer Society, Pays-Bas; Norwegian Breast Cancer Society et Pink Ribbon— tous deux en Norvège; ELGC K.K. et Pink Ring— tous deux au Japon; Mr Yong Seop Lee, Ms Sun Hee Kang, et Korean Breast Cancer Foundation— Corée du Sud ; et d’autres donateurs privés. En Amérique du Nord, l’Alliance for Clinical Trials in Oncology a reçu le soutien du National Cancer Institute of the National Institutes of Health, la Canadian Cancer Society et la Canada Foundation for Innovation, RETHINK Breast Cancer, Canada, et la Gilson Family Foundation, États-Unis.

1 Heer, Emily et al.; Global burden and trends in premenopausal and postmenopausal breast cancer: a population-based study; The Lancet Global Health, Volume 8, Issue 8, e1027 - e1037; Doi.org/10.1016/S2214-109X(20)30215-1

2 Mannion, S., Higgins, A., Larson, N. et al. Prevalence and impact of fertility concerns in young women with breast cancer. Sci Rep 14, 4418 (2024). Doi.org/10.1038/s41598-024-54961-6

3Ann H.Partridge, et al. ; Interrupting Endocrine Therapy to Attempt Pregnancy after Breast Cancer; N Engl J Med 2023;388:1645-1656; DOI: 10.1056/NEJMoa2212856


20251018 - BIG - CP Positive - ESMO 2025 FR.pdf

PDF 203 KB

Chloé Saucin

Senior Associate, DGA Group

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